FÛTES DU 51 JUILLET 1887
•'.' \ ï.s i.'iiosxiaii
»'; ''l^AIiT DOMINIQUE ET DE SAINT PIERRE DE CASTBLNAU
AUX PAROISSIENS DE CASTELNAU-LE-LEZ
11 y a «ioux ans, vous inauguriez, sur notro place publique, le biisio
d'un homme qui rêva d'allier la gravité dit ministère sacerdotal aux
saillies de la littérature la plus gauloise.
C'était, pour le citer village, iuw gloire locale, et, de votre part,
raiïirmatiou que vous désiriez vous glorifier vous-mêmes, on célébrant
le mérite de nos concitoyens, puisque-Dion ou à Tait ici de grands et
d'illustres. — Comprendre, honorer le génie de l'esprit et, de la vertu ;
jamais pensée plus intelligente et plus noble, C'est'la votre : j'ai cru
bon de m'en inspirer pour vous servir.
Au début'du XUP siècle,TKglise, la France éi le Languedoc traitaient
-une gravent délicate affaire, sociale, religieuse, politique tout ensem-
ble : l'affaire des Albigeois. Un homme, après bien d'autres qui avaient
échoué, fut chargé de la résoudre. Son nom dira mieux que toutes les
paroles quel intérêt nous devons lui porter.
PIE.RRK mi CASTHI^'AIÎ, issu d'Unefamille qui tenait encet endroit le
premier'.rang (1), élève, puis maître aux écoles de Montpellier, devint
à la fois orateur, philosophe, hornrhe de grande administration'"'; par
dessus tout, il fut un Saint, — Innocent III, le génie le plus magistral
peut-être qui aitgouverné l'Eglise, le distiiigtia do bonne hcuroàUome,
où il admira son éloquence, et le nomma chanoine-archidiacre de Ma-
gûcione. — Mais Pierre, vors l'année 1200, plus amoureux de vertus
cachées que de dignités éclatantes, voulut fuir ces honneurs ; il s'en-
ferma dans le Monastère de Fontfroide, à Narbonne. — Le Papoue
pouvait laisser un pareil talent se dérober et se perdre pour notre
religion et pour notre patrie. Des circonstances exceptionnelles exi-
geaient, à la tète des affaires, les esprits les plus habiles, les COMU- les
{I) J'ai îclevé a\ec bonheur dans les aiehives, au bas d'acte? échelonnés enlie les
années H 00 el 1200, les noms de plusieurs membres de celte noble famille. — Tous ne
? nous sont pas inconnus, il eu reste encore ici des vestiges ; Agttilhon de C'istchinu, Uu-
•jon de Cftstelnau, Bi-imoiid de Casklnau, Bringukr de ùntehau, etc. — (Voir le Liber
instrwncntoruin mcmonnlhtm, publié par SI. Germain. La signature de Pierre de Caslel-
1 nau, alors chanoine de Maçuelonc, se trouve au bas de plusieurs actes qui ont rapport
aux Seigneurs de Montpellier ou au* Évoques de Maguclonc).
