L'esplanade du Peyrou

Exceptionnellement cette année 2023, en raison de travaux sur la place de la Comédie, la Comédie du Livre a eu lieu au Domaine d'O et sur la promenade du Peyrou. Retour en estampes et en photo sur la plus aérienne place de Montpellier.
Point le plus élevé de Montpellier, le Peyrou est situé au-dessus du jardin des plantes. Le nom a traversé le temps, il signifie « pierreux » en occitan. Pendant longtemps, cet espace servira de terrain pour accueillir foires et marchés. A la fin du XVIIe siècle, c’est une aire à grains (on y bat le blé).
C’est à cette époque que l’intendant de la province, Nicolas Lamoignon de Basville, décide de transformer cet espace en promenade publique. Finalement, le projet évolue en véritable place royale, en hommage à Louis XIV, intégrant notamment une statue équestre monumentale. La décision concernant cette statue est antérieure et fut votée par les Etats du Languedoc en 1675. Il fallait bien un écrin à la hauteur de la gloire du roi ! Les travaux de l’esplanade débutent en 1689 mais la statue, fondue à Paris en 1692 connut bien des péripéties avant d’arriver à Montpellier, 26 ans plus tard…. En 1718!

Cette vue permet d’envisager la place sous un angle particulier : il s’en dégage une sensation un peu artificielle, accentuée par l‘élévation du terrain permettant la mise à niveau de la « vieille » porte, arc de triomphe en devenir.

Cette autre vue, datant de 1815, permet de voir la promenade dans son ensemble et de façon plus détaillée, de l’aqueduc Saint Clément à l’arc de triomphe.
La vieille porte, l’une des ouvertures de l’enceinte médiévale, va laisser place à un arc de triomphe. En 1691 démarre la construction de l’arc : d’ordre dorien mutulaire, sans colonne ni pilastre, il est composé d’un arc à plein cintre.

Côté Peyrou : le médaillon de droite montre Louis XIV en Hercule chassant un aigle (l’Autriche) et terrassant un lion (l’Angleterre). Côté ville : un médaillon évoque la construction du canal des Deux-Mers en 1666, l’autre la révocation de l’édit de Nantes en 1685.

Ci-dessus ces 2 vues permettent de rendre compte des deux côtés de l’arc, côté ville en 1815 et côté Peyrou, à une époque plus tardive.
Ci-dessous, un dessin signé Amelin nous propose une perspective moins courante dans les représentations du site.

Enfin, c’est en 1768 que l’on construit le château d’eau, sur la terrasse supérieure, permettant de distribuer l’eau de la source Saint Clément, située à environ 18 km du nord de la ville.

Pour découvrir l'intégralité du programme de la Comédie du Livre, 10 jours en mai, consacré cette année à l'ensemble des littératures européennes, rendez-vous sur le site de l'événement : http://www.10joursenmai.fr/