Livres imprimés du XVIe siècle
Une lente mutation du livre
Au 16e siècle l’horizon s’élargit et la cosmographie s’ajuste aux grandes découvertes. Les sciences et techniques font d’énormes avancées et se diffusent jusque dans les classes populaires.
La présentation du livre ne change pas avec le passage du siècle et c’est très progressivement qu’apparaissent des traits, des façons de faire dont la présence de plus en plus constante donne à l’imprimé l’allure moderne à laquelle nous sommes habitués.
Si la mise en page s’harmonise et se pare d’éléments décoratifs, les caractères gothiques, comme la bâtarde, persistent pour les textes populaires. Cependant un effort de création aboutit à la floraison de nouveaux caractères, comme le romain, l’italique, le caractère de civilité, le grec, l’hébreu…
Sous l’influence italienne, de petits formats plus maniables s’imposent. On invente le livre de poche à Venise.
L’illustration se renouvelle et s’enrichit de la maîtrise de la gravure sur bois de grands artistes comme Dürer, Holbein et Goujon.
La reliure courante s’allège, sauf en Allemagne du sud. Elle est soit en parchemin souple, avec rabats et liens, soit en basane ou en veau, décorée de plaques, de roulettes renaissance ou d’un fleuron central. Le titre apparaît à la fin du siècle, poussé directement sur le dos du livre, car l’habitude est prise de ranger les ouvrages debout sur les étagères.
Plus élaborée et plus riche, la reliure joue des effets de couleurs : entrelacs rehaussés de cires polychromes ou véritables mosaïques de cuir.