Rue Impériale, rue fantôme?

La très haussmannienne rue Foch de Montpellier est née d’un projet remontant au 19e siècle. Débutant sous l’arc de triomphe et s’achevant rue de l’Aiguillerie, elle prit d’abord le nom de rue du Peyrou, puis, agrandie, elle fut successivement renommée rue Impériale (1864), rue Nationale (1874) et enfin rue Foch (1929). Elle n’a jamais débouché sur l’actuelle esplanade Charles-de-Gaulle comme cela était prévu à l’origine.
Projet de rue Impériale - 1860
La percée de l’Écusson a été envisagée dès le 17e siècle mais le coût et la difficulté de l’entreprise repoussent ce projet au milieu du 19e siècle. La ville bourgeoise et prospère, s’inspirant des boulevards parisiens du baron Haussmann, a désormais l’ambition d’afficher sa réussite et de valoriser ses institutions (la préfecture, le palais de justice).
Vue de Montpellier -1886

Les difficultés et les retards se multiplient. Les propriétaires expropriés résistent, la crise du phylloxéra complique la situation économique, la chute du Second Empire (1870) transforme le projet de rue Impériale en rue Nationale. Enfin achevée en 1885, elle finit brutalement au pied d’un immeuble de la rue de l’Aiguillerie.
Plan de Montpellier - 1896

La volonté de poursuivre la percée jusqu’à l’esplanade transparaît cependant sur les plans de la ville jusqu’en 1914. Ainsi en 1896, le plan Kruger signale encore le tracé « projeté » et jamais réalisé de la rue Nationale.
En 1929, la municipalité rebaptise la rue du nom du maréchal Foch, héros de la première guerre mondiale, récemment décédé.