Trésors des fonds médicaux

Dans le cadre de l'anniversaire des 800 ans de l'École de médecine de Montpellier, le service patrimoine a puisé dans ses collections remarquables afin de présenter au public, du 15 juillet au 3 octobre 2021, l’exposition « Trésors des fonds médicaux ».

800 ans d'enseignement de la médecine à Montpellier

Cathédrale et école de médecine de Montpellier

 

La Faculté de Médecine de Montpellier est la plus ancienne au monde encore en activité. La date officielle de sa naissance peut être fixée en 1220, lorsque le Cardinal Conrad d’Urach, légat du Pape, élabore les premiers statuts de l’École de Médecine. Nous célébrions donc en 2020 le 800ème anniversaire de la naissance de l’École de Médecine.

Depuis cette date, de nombreux grands médecins, dont certains sont entrés dans l’Histoire, se sont succédé sur les bancs des étudiants et au poste de professeur de l’École. Arnaud de Villeneuve, Gui de Chauliac, Guillaume Rondelet et son comparse François Rabelais, François Ranchin ou encore François Lapeyronie sont autant de figures que l’on peut découvrir ou redécouvrir en cette évènement anniversaire.

Au temps de la peste

François Ranchin (1564-1641), chancelier de la faculté de Médecine de Montpellier, fait le récit dans son ouvrage Opuscules et traictés divers et curieux en médecine de l’épidémie de peste qui frappe la ville en 1629. Premier Consul de la ville de Montpellier, il permit d’endiguer la progression de la maladie en supervisant la désinfection de chaque maison.

 

François Chicoyneau en habits contre la mort

 

La gravure présentée ici fut ajoutée à l’ouvrage a posteriori. Elle représente le chancelier François Chicoyneau (1672-1752) en habit de « médecin bec », dépêché par le Roi à Marseille pour secourir les habitants lors de l’épidémie de peste de 1720.

Botanique

Page de titre de l'Herbarum

 

L'Herbarum, ou Kräuterbuch (« livre des herbes ») est publié en 1557 et sera réédité jusqu’en 1783. Il ne s’agit pas une œuvre originale mais un recueil d’illustrations compilé à partir des ouvrages de botanique de l’époque.

Son principal illustrateur Adam Lonitzer ou Lonicer (1528-1586) est un botaniste, naturaliste et médecin allemand. Le genre Lonicera (chèvrefeuille) est créé en son hommage par Linné.

Arnaud de Villeneuve

Frontispice du Tresor des Pouvres

 

Arnaud de Villeneuve (vers 1240-vers 1311) est à la fois médecin, théologien, alchimiste, diplomate et astrologue, et le plus célèbre médecin de l'école de Montpellier. Il est considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands savants du XIIe siècle. Ce Trésor des pouvres d'Arnaud de Villeneuve est un des premiers manuels de médecine à destination des petites gens, qui propose un inventaire de maladies et de blessures, ainsi que des recettes de préparations simples pour remédier à ces maux.

Un grand donateur de la bibliothèque : Calixte Cavalier

Portrait de Cavalier et reliure à son chiffre

 

D’un esprit très curieux, Calixte Cavalier a fait des études de sciences, de pharmacie et de médecine. Docteur en médecine à Montpellier en 1850. Pendant quarante ans, il occupe différents postes à la clinique des aliénés de Rech.  Cavalier avait une passion qu’il cultiva tout au long de sa vie dans le calme de son cabinet de travail : la bibliophilie.

Il est important de souligner l’extrême rareté de sa collection et son implication dans la défense de l’École de médecine de Montpellier. A sa mort en 1888, il légua ses collections à la Ville de Montpellier.

François Rabelais

Reliure d'une oeuvre de Rabelais et portrait

 

Grand admirateur de Rabelais, médecin et écrivain, Cavalier a réuni une quarantaine d'éditions de ses œuvres du XVe siècle au XIXe siècle, certaines de nature savante comme les Epîtres d’autres plus populaires comme cette édition de Hetzel reliée en percaline rouge et illustrée par Gustave Doré.

De François Rabelais on retient souvent l’image du “carabin”, l’étudiant en médecine facétieux, mais il incarne surtout la figure du médecin humaniste de la Renaissance, libre penseur et philosophe. Sa célèbre phrase, publiée en 1532 et issue de la lettre de Gargantua à son fils Pantagruel, est devenue le socle de la bioéthique moderne : “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”.